Les anglicismes sont, comme leur nom l’indique, des mots empruntés à la langue anglaise. En linguistique et en sociolinguistique c’est ce que l’on appele un emprunt. Les emprunts sont des noms, des adjectifs, des verbes qu’une langue emprunte à une autre, soit completement soit en l’adaptant, notamment orthographiquement.
Un quart des emprunts du français sont empruntés à l’anglais, nous en utilisons dans la vie de tous les jours, que l’on soit jeune ou moins jeune. Même s’il est vrai que les plus jeunes sont bien plus en contact avec les anglicismes grâce (à cause ?) aux réseaux sociaux, aux séries, aux nouvelles technologies et autres, nous avons déjà tous porté un sweat (bien que nous le prononcions mal, nous le portons bien), nous sommes scotchés à nos smartphones toute la journée, et les plus chanceux d’entre nous habitent dans un loft.
Sont-ils nécessaires ?
Les emprunts sont fréquents lorsque ce qu’ils désignent est inventé dans un pays donné, le nom qu’on lui donne est très souvent dans la langue du pays en question et n’est donc pas traduit. Pensons au football et au rugby, sports nés en Angleterre, au handball, lui né en Allemagne. Nombre de nouvelles techonologies sont des emprunts (smartphones, smartwatch, segway…) ainsi qu’une très grande partie du jargon informatique (software, hardware, plug-in, cookies…). Un autre domaine plein d’emprunts : la gastronomie (cheesecake, kebab, gnocchis, chorizo, et j’en passe.) Et ils peuvent parfois être orthographiés différemment dans la langue d’arrivée, les français et les néerlandais ont ajouté des trémas au E de la paella, et très souvent, pour ne pas dire toujours, ils sont prononcés différemment, et l’exemple de la paella s’applique aussi.
Cette règle a evidemment des exceptions puisqu’aux États-Unis le mot football se réfère à un autre sport, qu’en français on appelle football américain, et les Italiens l’appellent calcio. Tandis qu’en espagnol, on a adapté le fútbol orthographiquement. L’espagnol, contrairement au français, est une langue qui tend beaucoup à l’adaptation orthographique : puré (purée), champán (champagne), computadora (de l’anglais computer, utilisé en Amérique Latine pour se référer à l’ordinateur.)
Il existe aussi des emprunts non nécessaires, qui ont à vrai dire, des traductions en français que l’on choisit d’utiliser ou non. Vous envoyez des mails ou des courriels ? Vous vérifiez/regardez ou vous checkez ? En ce qui me concerne, je checke mes mails, mais je ne vous jugerai pas si vous regardez vos courriels (lol).
Les anglicismes, un danger pour les autres langues?
Sachez que nombre de mots du lexique français, s’ils ne sont pas des anglicismes, sont des emprunts provenant d’autres langues, et vous les utilisez tous les jours sans même le savoir. S’il fait un peut frisquet vous prendriez bien un café ou un thé pour vous rechauffer, puis vous mangeriez bien pizza ou un avocat.
Les langues et les civilisations sont en contact depuis toujours, il est normal qu’une langue emprunte à une autre. Le « métissage » des langues est innévitable, mais n’est pas un phénomène nouveau.
Et si vous pensez que les anglicismes sont un danger pour notre (belle) langue française, sachez que le lexique anglais est lui aussi plein de gallicismes (déjà vu, cul de sac, coup de grâce, au pair, bourgeois, brunette…). Nous empruntons et sommes empruntés depuis toujours. Et probablement de plus en plus à cause de la mondialisation, du fait que de nos jours tout est exportable/exporté ou importable/importé. Les langues sont en perpetuelle évolution, l’augmentation des anglicismes n’est que l’une d’entre elle.
Ce que vous ne saviez peut-être pas …
Saviez vous que le parking où les français se garent, est en réalité appelé car park ou parking lot dans les pays anglophones? Et oui, nous avons mal emprunté ce mot … ( Fail ! )
Le chemin de fer, inventé par les anglais au XVIIIe siècle, a été appelé railway et emprunté de l’anglais par Jules Vernes dans Le tour du monde en 80 jours.
Tunnel est un anglicisme !